LE NOUVEAU MONDE / THE NEW WORLD
2016, HD video, 26min
(trailer)
Dans une galerie d’art contemporain, isolée en pleine nature, se prépare le montage d’une exposition. Deux étranges visiteurs déambulent entre la nature et les espaces de travail, franchissant les limites de la fiction et du documentaire par la danse.
Film réalisé pour l'exposition Les Nouveaux Mondes Industriels, commissariat de Nicolas Bourriaud pour la Galleria Continua les Moulins, 2016-17, en collaboration avec le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing
Avec : Gregor Daronian & Roman Kané, Marthe Fieschi, Lou Pantchenko, Rabah Zahi Image : Théo Sixou, son : Clément Mancheron, montage : François Duverger ; composition musicale : Raphaël Fabre Production Galleria Continua
Extrait de l'article d'Ingrid Luquet Gad pour Les Inrocks ,“Comment vit, travaille et (co-)produit un jeune artiste français en 2016 ” : Regroupant une vingtaine de jeunes artistes français, l’exposition Le Nouveau monde industriel transpose à l’ère du co-working les réflexions communautaires du socialiste utopique Charles Fourier. Nicolas Bourriaud, commissaire de l’exposition, revient avec nous sur les nouveaux mondes de l’art contemporain en France. Entretien. Peut-on encore parler de scène dans un monde globalisé et polycentrique ? Et dans le cas de la France et de son hypercentralisation, parler d’une quelconque scène française ne reviendrait-il pas à parler d’une scène parisienne ? Que faire, ensuite, de ces autres formes de regroupements plus informels, la communauté qui se forme à l’échelle d’un bâtiment (l’école, le bureau) ; ou encore les liens de co-working ou de colocation ? Pour tenter d’apercevoir un début de réponse, il faut accepter de se décentrer. A une heure de Paris, à la Galerie Continua Les Moulins, le critique d’art, commissaire d’exposition et ancien directeur des Beaux-Arts de Paris Nicolas Bourriaud a regroupé une vingtaine de jeunes artistes. Ensemble, ils ont réfléchi à ce que pourrait donner la transposition à l’ère du co-working de l’idée de communauté telle qu’on la trouve chez le pré-socialiste Charles Fourier. Le résultat prend la forme d’une exposition composée d’oeuvres produites spécifiquement pour l’occasion : Le Nouveau monde industriel. Parler d’art, c’est parler de lieux. Le critique d’art Brian O’Doherty rappelait ainsi que “si l’art a des conséquences culturelles [...], c’est bien sur notre conception de l’espace et du temps”. Cette formule est extraite de son ouvrage séminal consacré au white-cube, regroupant quatre de ses articles rédigés entre 1976 et 1981. Or à présent, ce sont les artistes nés à l’époque de l’écriture de ces articles que l’on retrouve dans Le Nouveau Monde industriel. Leur monde, et leur rapport au temps et à l’espace, a changé. L’occasion alors d’évoquer avec Nicolas Bourriaud les nouveaux mondes de l’art contemporain en France – et d’apercevoir à l’horizon les contours d’une alternative artistique à Paris qui se dessine au sud de la France, qu’il travaille activement à faire émerger d’ici peu.